Nous sommes tous susceptibles de “comparaître” devant eux. Une bêtise au volant, assez grosse pour être déchu du droit de conduire avec obligation de représenter des examens, et voilà notre avenir de conducteur entre leurs mains.
Le “ Service psycho-médico juridique ” (SPMJ) a été créé récemment à Tournai sur un créneau très précis: faire passer aux contrevenants “ lourds ” l’examen psychologique et médical éventuellement ordonné par la justice.
Car, quand on lit dans un jugement qu’un conducteur fautif ne pourra récupérer son permis qu’après avoir repassé un examen, il ne s’agit pas forcément pour lui de retourner à l’auto-école, mais bien de subir une batterie de tests qui détermineront s’il est apte, psychologiquement et/ou médicalement, à prendre le volant.
Autour du Dr Sébastien Delaunoit, médecin du SPMJ, Maggie Oda, la psychologue, et Jamila Ksiyer, la secrétaire et ordonnatrice des tests informatisés, forment l’équipe qui décidera de votre sort si vous vous faites coincer après une grosse bêtise au volant.
Dans un premier temps, le contrevenant est soumis à des tests informatisés. Des tests assez approfondis: ils comprennent pas moins de 240 questions ou exercices. Il s’agit de se faire une idée sur la personnalité de la personne (est-elle agressive, impulsive, colérique?), sur sa capacité d’attention et de concentration, sur sa mémoire, et sur sa rapidité de réaction. Le test complet dure de deux heures à deux heures et demie.
Ensuite, des entretiens avec la psychologue et le médecin permettent d’affiner certains points.
Les trois intervenants mettent alors leurs avis en commun pour prendre une décision. Ils faut décider si la personne est apte ou non à reprendre le volant. Autrement dit, il faut décider si le risque de récidive est important.
“ L’exclusion complète du droit de conduire est très rare ”, explique le médecin. “ Nous restons humains… Néanmoins, ça arrive… ”.
Nord Eclair – Vendredi 24 Juin 2011